Adapter son logement quand on avance en âge : tout comprendre sur les aides financières

02/09/2025

Pourquoi adapter son logement ? Quelques chiffres pour mieux comprendre

La majorité des accidents domestiques touchant les seniors ont lieu dans leur propre maison : 81 % des chutes après 65 ans se produisent à domicile (source : Santé Publique France, étude 2021). Ce chiffre rappelle l’importance de rendre les lieux plus sûrs. Douche à l’italienne, monte-escalier, élargissement des portes, rampes ou petits aménagements… Autant d’exemples d’adaptation qui facilitent la vie de tous les jours. C’est partout en France, mais plus encore dans les zones rurales, où les maisons sont parfois plus anciennes, que la question devient primordiale.

Adapter son logement : quels travaux financés ?

Avant de regarder les aides, il est utile de savoir quels types d’aménagements peuvent ouvrir droit à un soutien financier :

  • Remplacement d’une baignoire par une douche de plain-pied
  • Pose de barres d’appui, rampes, mains courantes
  • W.-C. surélevés ou facilement accessibles
  • Monte-escalier électrique ou plate-forme élévatrice
  • Élargissement de portes pour fauteuil roulant
  • Automatisation des volets, de la lumière ou de l’alarme
  • Réaménagement de la cuisine pour plus d’accessibilité

Chaque opération doit permettre de compenser une perte d’autonomie ou de réduire les risques d’accident. Les financeurs exigent parfois la réalisation par un artisan certifié. À retenir : l’adaptation est aussi valable en maison individuelle qu’en appartement.

Quelles grandes familles d’aides ? Panorama rapide

  • Les aides nationales (de l’État, Caisses de retraite, organismes publics)
  • Les aides locales (commune, Département, Conseil régional, associations locales)
  • Les dispositifs des complémentaires santé ou mutuelles
  • Les exonérations fiscales (crédit ou réduction d’impôt, TVA réduite)
  • Les aides sous conditions de ressources ou de perte d’autonomie

MaPrimeAdapt’ : une nouvelle référence depuis 2024

Fruit de la fusion de plusieurs dispositifs (notamment Habiter Facile et l’Anah), MaPrimeAdapt’ est la grande nouveauté 2024 pour les ménages modestes ou très modestes. Elle s’adresse à toute personne de plus de 60 ans en perte d’autonomie (GIR 1 à 6) ou en situation de handicap, propriétaire ou locataire de son logement (résidence principale).

  • Montant : jusqu’à 70 % du coût des travaux, plafonné à 22 000 € TTC pour les foyers très modestes et 50 % pour les foyers modestes (barème Anah, source : https://www.anah.fr/proprietaires/aides-financieres/maprimeadapt/)
  • Accessible aussi bien en maison qu’en appartement
  • Financement par virement après les travaux, sur présentation de factures
  • Obligation de passer par des artisans RGE (Reconnu Garant de l’Environnement)

Attention : dépôt du dossier préalable et validation obligatoire avant de lancer les travaux.

L’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) : une aide du Département

L’APA (allocation personnalisée d’autonomie), versée par le conseil départemental du Morbihan, peut servir à financer des travaux d’aménagement si ceux-ci facilitent le maintien à domicile. L’APA s’adresse à toute personne de plus de 60 ans, évaluée en GIR 1 à 4 (selon la grille AGGIR).

Certains conseils départementaux accordent une enveloppe spécifique pour les petits aménagements ou le matériel (barres d’appui, siège de douche). Pour le Morbihan, les crédits sont octroyés après visite à domicile d’un professionnel (service social, ergothérapeute, etc.).

  • Montant : variable selon le plan d’aide, non cumulable avec certaines autres subventions
  • Renseignement sur Morbihan.fr

La Caisse de retraite et ses coups de pouce

Beaucoup de caisses de retraite (Carsat, MSA, Agirc-Arrco…) proposent leur propre aide. Le plus souvent, elle prend la forme d’une participation aux frais pour sécuriser le logement. Les caisses peuvent prendre en charge entre 30 % et 65 % du montant des travaux, toujours dans un cadre défini (liste d’artisans agréés, devis validé à l’avance, plafond de revenus).

Certaines caisses de retraite complémentaire versent aussi des aides pour l’achat de matériel (détecteurs de fumée, téléassistance, etc.).

Conseil : il est parfois possible de cumuler l’aide de la Caisse de retraite avec celle de l’Anah ou de la commune, mais le cumul est encadré.

Les aides locales : ne pas négliger l’échelle communale et associative

Parfois méconnues, les collectivités peuvent accorder des aides complémentaires. À Camors et dans certaines communes alentour, il existe des dispositifs d’aide aux petits équipements, souvent limités dans le temps ou sur dossier. Les Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS), ou la Maison des Solidarités (Auray) conseillent également sur les solutions les plus adaptées.

  • Renseignez-vous toujours en mairie ou auprès du CCAS de Camors
  • Le conseil départemental du Morbihan anime un guichet unique d’aides aux seniors
  • Rapprochez-vous des associations d’aide à domicile et portage de repas, qui sont parfois relais d’informations

Les aides fiscales : crédit d’impôt et TVA réduite

Adapter son intérieur pour des raisons de perte d’autonomie donne droit à un crédit d’impôt, même pour les personnes non imposables. Ce crédit d’impôt représente 25 % des dépenses engagées (main-d’œuvre et matériel compris, plafonné à 5 000 € pour une personne seule et 10 000 € pour un couple sur 5 ans, source : Service-public.fr).

  • Concerne les travaux réalisés par un professionnel agréé
  • Inclut la douche à l’italienne, l’ascenseur privatif, rampes et barres d’appui, etc.
  • Les personnes en situation de handicap, même sans critère d’âge, accèdent à ce dispositif

Le taux de TVA à 5,5 % est accessible pour les travaux d’adaptation du logement, à condition qu’ils soient réalisés par un professionnel.

L’aide de l’Agence Nationale de l’Habitat (Anah) avant MaPrimeAdapt’

L’Anah, service public bien connu pour rénover les logements anciens, proposait jusque fin 2023 l’aide “Habiter facile”, intégrée depuis à MaPrimeAdapt’. Certains dossiers déposés au 31 décembre 2023 peuvent encore être traités. À retenir si votre projet d’adaptation avait été engagé avant 2024.

Comment faire votre demande ? Étapes concrètes et conseils de terrain

  1. Faire le point sur ses besoins : parlez-en à votre médecin, votre ergothérapeute ou à un professionnel de service d’aide à domicile, qui connaît bien la réalité du terrain à Camors ou dans votre commune
  2. Vérifier sa situation : vos ressources (revenus, pensions, etc.), votre âge, votre GIR (grille AGGIR), votre statut (propriétaire, locataire)
  3. Contacter le bon interlocuteur :
    • La mairie pour les aides locales
    • Le CCAS ou la Maison des solidarités pour l’APA
    • La Caisse de retraite pour ses dispositifs propres
    • L’Anah ou MaPrimeAdapt’ pour l’aide principale : monprojet.anah.gouv.fr
  4. Monter les dossiers avec devis : demandez plusieurs devis à des artisans labellisés, prenez le temps de comparer et assurez-vous que vos devis sont recevables selon le financeur
  5. Attendre la notification de l’aide avant de signer les travaux : c’est impératif si vous ne voulez pas perdre la subvention
  6. Réaliser les travaux puis transmettre les factures pour paiement effectif de l’aide

Prendre conseil : où trouver un accompagnement près de chez soi ?

Certaines démarches peuvent sembler fastidieuses ou démoralisantes ; il existe heureusement des structures locales qui accompagnent, gratuitement, dans la constitution des dossiers :

  • Les Points Conseil Budget : notamment à Auray ou Pontivy, pour faire le point sur ses ressources
  • Le Pôle autonomie santé du Morbihan propose accompagnement, visite à domicile et conseils personnalisés (inscription sur prescription médicale ou via la MDA - Maison départementale de l’autonomie, site du Département)
  • L’Udaf 56 : conseils spécifiques pour les proches aidants, notamment pour les démarches administratives
  • Les professionnels d’aide à domicile : le personnel d’associations locales (ADMR, SSIAD) a souvent une bonne connaissance des aides mobilisables
  • France Rénov’ : service national d’aide la rénovation et à l’adaptation du logement, avec un répertoire de conseillers locaux

Questions fréquentes à Camors et ailleurs : idées reçues et astuces locales

  • Faut-il forcément être propriétaire ?Non : nombre d’aides sont ouvertes aux locataires (avec accord du bailleur). Parfois, l’aide accordée au locataire peut aussi profiter au propriétaire, qui y trouve intérêt : renseignez-vous auprès de l’Adil 56 (agence départementale d’information sur le logement).
  • Les travaux coûtent-ils toujours très cher ?Une barre d’appui peut coûter moins de 50 €, une douche à l’italienne entre 2 000 et 5 000 €, un monte-escalier de 3 000 à 8 000 €. Les aides peuvent financer jusqu’à 80 % du prix selon la situation. À condition de respecter les démarches et de bien monter le dossier en amont.
  • Des délais contraignants ?Certaines aides exigent d’être sollicitées avant le démarrage des travaux. Prévoir plusieurs semaines voire deux mois d’instruction (variable selon financeur et période de l’année).

Adapter son logement, c’est penser aujourd’hui à demain

Rester chez soi en toute autonomie n’est pas qu’une question d’âge : c’est une démarche qui se prépare. Les solutions sont multiples, et les aides sont précieuses pour éviter les « fins de mois serrées » ou les renoncements. Informez-vous localement, prenez le temps de consulter les bonnes personnes, et osez poser des questions, même si parfois la paperasse paraît décourageante.

À Camors comme dans tout le Morbihan, l’accompagnement ne manque pas pour celles et ceux qui veulent améliorer leur cadre de vie en vieillissant : la santé, la sécurité et le confort n’attendent pas.

Pour aller plus loin, le site les-aides.fr propose un simulateur actualisé, et le portail France Rénov’ tient une veille complète sur les dispositifs, conditions et montants. Restez curieux, et osez demander conseil : chacun a droit à un habitat digne, quelles que soient ses ressources ou son niveau d’autonomie.