Dispositifs connectés : sécurité et autonomie à domicile, pour un quotidien serein

11/08/2025

Sécurité à domicile : un enjeu majeur pour les seniors

L’avancée en âge s’accompagne souvent de nouvelles préoccupations : perte d’équilibre, mobilité réduite, maladies chroniques… Chez soi, un tapis, une marche mal éclairée, une simple glissade dans la salle de bain peuvent se transformer en accident. Statistiquement, près de 2 millions de seniors chutent chaque année en France (source : Assurance maladie Ameli, 2023).

Le premier atout des dispositifs connectés, c’est de répondre à ce besoin de sécurité, sans sacrifier l’autonomie. Très concrètement :

  • Détecter une chute, alerter rapidement : certains capteurs portés en pendentif, bracelet ou même installés sur le mur détectent automatiquement les mouvements brusques associés à une chute.
  • Garder le lien, où que l’on soit : en cas d’incident, un centre d’appel ou un proche est prévenu instantanément, même si la personne ne peut se relever ni atteindre le téléphone.
  • Intervenir sans délai : plus l’alerte est rapide, plus l’intervention médicale ou l’aide de l’entourage sont efficaces. Or, chaque heure passée au sol après une chute multiplie les risques de complications.

Anatomie d’une solution : comment ça fonctionne ?

Il existe plusieurs familles de dispositifs :

  • Les alarmes avec bouton d’appel : elles permettent de déclencher soi-même une alerte en cas de malaise (colis portés autour du cou, montres connectées, etc.). Elles restent simples d’usage.
  • Les détecteurs automatiques de chute : capteurs d’accélération, gyroscope et algorithmes analysent les mouvements ; s’ils détectent une chute lourde, l’alerte part automatiquement s’il n’y pas de réaction de l’utilisateur.
  • Les dispositifs connectés au domicile : capteurs de mouvement, détecteurs d’ouverture de porte, voire caméras, qui surveillent l’activité et préviennent en cas d’anomalie prolongée (absence de déplacement, non-ouverture d’une porte hors des horaires habituels…).

Certains appareils fonctionnent avec une simple ligne téléphonique, d’autres nécessitent une connexion Internet ou utilisent le réseau GSM. Il existe aussi des versions hybrides, particulièrement utiles dans les zones rurales du Morbihan, où la couverture mobile n’est pas toujours optimale.

Avoir l’esprit tranquille, pour soi comme pour ses proches

Au-delà de la sécurité immédiate, l’un des bénéfices majeurs des détecteurs de chute et alarmes connectées, c’est la sérénité retrouvée, aussi bien pour la personne équipée que pour sa famille. Voici ce que révèlent diverses études :

  • 83 % des proches de seniors équipés se disent « rassurés » ou « beaucoup rassurés » (source : Ifop, étude de 2020 pour la FESP).
  • 70 % des personnes âgées interrogées déclarent avoir retrouvé une forme de confiance dans leurs déplacements au sein du domicile (source : Ministère de la Santé, Bilan MAIA 2021).

Cet apaisement est particulièrement important lorsqu’un parent, très autonome jusque-là, commence à perdre un peu d’assurance ou vit seul. « Depuis qu’on a installé ce bouton, maman ose à nouveau sortir dans son jardin toute seule », témoigne une habitante d’Auray, lors d'une rencontre organisée à la Maison des seniors.

Maintenir son autonomie, repousser l’entrée en établissement

L’installation d’une alarme connectée ne signifie pas la fin de l’autonomie, bien au contraire. De nombreux services sociaux l’ont constaté : les seniors équipés restent à leur domicile plus longtemps, car ils peuvent faire face à l’imprévu sans crainte majeure. Une étude menée dans le Finistère en 2022 par la Carsat Bretagne montre que l’utilisation d’un dispositif de téléassistance permet, en moyenne, de retarder de 14 mois l’entrée en EHPAD des personnes vulnérables.

Le dispositif se substitue à une présence constante, tout en conservant l’intimité de chacun. Il accompagne aussi l’aidant, en allégeant le sentiment de « responsabilité permanente » souvent pesant.

Pour qui, pour quand : les questions à se poser

Même si l’âge moyen des usagers dépasse 75 ans, l’intérêt de ces dispositifs n’attend pas : la prévention s’adresse aussi bien à des personnes actives, parfois fragilisées par des pathologies (maladies neurodégénératives, problèmes cardiaques, diabète) qu’à celles vivant en habitat isolé ou en zone rurale.

  • Pour les personnes seules : vivre seul, surtout loin d’une famille ou d’un voisinage proche, rend la détection rapide d’un incident cruciale.
  • En cas de limitation physique temporaire : fracture, hospitalisation, rééducation… Le temps de la convalescence peut justifier, même ponctuellement, l’installation d’un détecteur.
  • Pour apaiser un ou une aidant(e) : lorsque le proche travaille ou ne réside pas à proximité, ce type de solution permet de rompre l’isolement, sans intrusion constante.

Quelques chiffres clés à retenir

Élément Chiffres
Fréquence des chutes (France, 2021) Une toutes les 25 secondes chez les +65 ans
Coût journalier d’une hospitalisation liée à une chute 897 € en moyenne (source : Drees, 2022)
Taux d’intervention dans l’heure grâce à un dispositif connecté Jusqu’à 90 % des cas (source : Services de téléassistance DomoSafety, 2023)
Pourcentage de chutes survenant à domicile 81 % (source : ministère de la Santé, 2021)

L’accès aux dispositifs dans le Morbihan : ressources et aides

Dans le pays d’Auray, plusieurs acteurs proposent la téléassistance et l’installation de détecteurs de chutes, comme ADMR 56 ou Vitaris. Les mairies et centres communaux d’action sociale accompagnent souvent le montage du dossier.

D’un point de vue financier, il existe :

  • L’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie), versée par le Département, peut prendre en charge tout ou partie de la location ou installation du matériel, sous condition d’éligibilité.
  • Le crédit d’impôt “Services à la personne”, qui autorise la déduction de 50 % des sommes dépensées pour un service de téléassistance déclaré.
  • Certains contrats de mutuelle incluent un pack “dépendance” ouvrant un forfait spécifique pour la téléassistance.

N’oubliez pas de demander conseil au CLIC (Centre Local d’Information et de Coordination) ou à l’assistante sociale du secteur, qui connaissent bien les partenaires locaux.

Choisir la solution adaptée : quels critères surveiller ?

Face à la diversité de l’offre, il est important de se poser quelques questions :

  • La solution fonctionne-t-elle en l’absence de réseau Internet ou GSM ? (test utile dans certains hameaux autour de Camors)
  • La discrétion de l’objet me convient-elle ? (tous les systèmes ne se portent pas de la même façon)
  • Le dispositif protège-t-il également à l’extérieur ? (pour les sorties au jardin, promenades…)
  • Existe-t-il un accompagnement à la prise en main et une assistance SAV ?
  • La société propose-t-elle une plateforme locale, avec un personnel formé et connaissant les réalités rurales ?

Certaines solutions récentes, comme les montres connectées spécialisées (SafeMotion, Montres Doro…), permettent même de gauger l’activité physique, de transmettre la position GPS en cas de besoin, ou encore d’agir comme un relais “conversation” intégré.

Au cœur de l’innovation, sans perdre le lien humain

Les détecteurs de chute et alarmes connectées ouvrent des horizons nouveaux : rassurer sans surveiller, protéger sans enfermer, libérer la parole sans s’imposer. À Camors comme dans tout le Morbihan, de plus en plus de familles choisissent ces outils pour continuer à profiter pleinement de leur chez-soi, longtemps.

Il reste toujours essentiel, toutefois, de dialoguer, d’inclure la personne concernée dans la décision : choisir ensemble les solutions adaptées renforce la confiance, sans jamais céder à la peur. Car la technologie, localement pensée, peut véritablement changer la vie, pour un quotidien plus serein, plus riche et plus libre.