Emploi direct ou service prestataire : bien choisir son aide à domicile

02/07/2025

Comprendre les deux solutions : de quoi parle-t-on ?

Emploi direct : vous devenez particulier employeur

L’emploi direct consiste à recruter vous-même une aide à domicile, sans intermédiaire. Ce sera donc vous, ou votre proche, qui embaucherez la personne (souvent une assistante de vie, employée à domicile, garde-malade…). Juridiquement, vous devenez alors “particulier employeur”, ce qui implique certains droits, et aussi des devoirs.

  • Vous choisissez la personne : offres d’emploi, bouche à oreille ou plateforme comme Pajemploi ou Particulier Emploi.
  • Vous signez un contrat de travail, gérez les fiches de paie, les déclarations sociales (sur le site Cesu ou Pajemploi selon la situation).
  • Vous fixez ensemble: horaires, tâches, salaire, congés…

Service prestataire : le confort du “tout compris”

À l’inverse, recourir à un prestataire consiste à solliciter une structure déjà organisée : association, entreprise ou service d’aide à domicile. C’est elle qui embauche et salarie l’aide à domicile et qui “dépêche” la personne chez vous, selon vos souhaits. Des exemples connus dans le Morbihan : ADMR, UNA, Générale des services...

  • Vous êtes client, pas employeur : la relation administrative se fait avec la structure (vous signez un devis, un contrat de prestation).
  • Toutes les démarches (paie, contrat, assurance…) sont prises en charge par le prestataire.
  • Souplesse : remplacements en cas d’absence, changement de professionnel plus facile.

L’appellation “service mandataire”, que l’on trouve parfois en intermédiaire, existe aussi, mais diffère : vous êtes employeur, mais c’est la structure qui gère pour vous l’administratif. Cet article se centre sur le “direct” et le “prestataire”, qui sont les deux approches les plus répandues.

Gestion administrative : qui fait quoi, et comment ?

Emploi direct : responsabilités et liberté

  • Contrat de travail : à rédiger, en respectant la convention collective nationale des particuliers employeurs et de l’emploi à domicile.
  • Déclarations sociales : à l’URSSAF (Cesu, Pajemploi). Le Cesu simplifie la procédure : il génère le bulletin de paie et les cotisations automatiquement, mais cela reste une gestion à assurer régulièrement.
  • Responsabilité de l’employeur : sécurité, assurance, respect du droit du travail (durée du travail, congés payés, licenciement…). En 2022, 1,4 million de particuliers employeurs étaient recensés en France (Urssaf).

Service prestataire : tout inclus

  • Le prestataire emploie, paie, déclare : le client n’a pas de démarches sociales à effectuer.
  • L’administratif, les risques et obligations légales : gérés par la structure, qui reste responsable sur le plan juridique.
  • La facture détaille les prestations : à conserver pour les aides fiscales.

Tarifs et aides : combien ça coûte, qui peut aider ?

Quel coût pour chaque solution ?

  • Emploi direct : le coût horaire est souvent moins élevé car il n’y a pas d’intermédiaire; en 2023, le salaire net moyen d’une aide à domicile en emploi direct tournait autour de 9,50 € à 11 € net/heure en Bretagne (source : Particulier Emploi), hors charges sociales.
  • Prestataire : le tarif est plus élevé, car il inclut le salaire, les charges et la marge pour le service rendu. Comptez, dans le Morbihan en 2023, entre 22 € et 26 € TTC/heure en structure associative ou entreprise agréée (Ministère de la santé).

Des aides financières dans les deux cas

Quel que soit le mode choisi, différentes aides permettent de limiter le reste à charge pour les seniors et leurs familles :

  • Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) : attribuée par le Département du Morbihan, elle prend en charge partiellement le coût d’une aide, que ce soit en direct ou via prestataire. On compte, en 2023, 21 379 bénéficiaires de l’APA dans le département (source : Conseil départemental 56).
  • Crédit d’impôt aide à domicile : 50% des sommes engagées (dans la limite de 12 000 €/an majorée selon l’âge). Cette mesure concerne aussi bien l’emploi direct que le recours à un prestataire agréé (source : Impôts).
  • Caisses retraite, mutuelles, CCAS : certains dispositifs locaux complètent, selon les revenus et la situation.

À savoir : pour percevoir l’APA, le prestataire doit être agréé par le Département. En emploi direct, attention à respecter les normes, notamment si l’aide intervient auprès d’une personne en situation de fragilité.

Souplesse, continuité et relation humaine : quelles différences au quotidien ?

L’emploi direct : proximité et stabilité, mais moins de “roue de secours”

  • Relation personnalisée : choisir soi-même sa personne, tisser un lien parfois très fort. Cette relation peut être précieuse au quotidien.
  • Adaptabilité : horaires et missions à la carte, évolution possible selon les besoins.
  • Mais : en cas d’absence (maladie, congés…), il faut trouver un remplaçant soi-même. Moins évident s’il y a urgence ou si la famille habite loin.

Le service prestataire : sécurité et réactivité, au prix d’un peu de rotation

  • Remplacement garanti : si l’aide prévue est absente, la structure assure la continuité du service. D’après l’UNA Morbihan, 97% des remplacements sont assurés sous 48h.
  • Accompagnement à géométrie variable : il arrive que la même personne ne soit pas toujours envoyée, selon les plannings du service. Cela nécessite parfois de réexpliquer ses habitudes ou besoins.

Sécurité, encadrement, responsabilités : que faut-il savoir ?

En emploi direct : les exigences de l’employeur

L’employeur (vous ou votre proche) se doit d’assurer la sécurité de l’aide à domicile : couverture en cas d’accident du travail, respect du code du travail, gestion des conflits. En 2020, plus de 35 000 accidents du travail ont été déclarés chez les employés à domicile en France (source : FEPEM). Si l’aide blesse accidentellement une tierce personne pendant son service, c’est votre assurance responsabilité civile qui pourrait être engagée. Une attestation d’assurance “employeur à domicile” auprès de votre assureur est indispensable.

La formation : il n’existe pas d’exigence systématique de qualification ni de diplôme pour l’emploi direct, mais il est conseillé de vérifier l’expérience et, pour certaines tâches (toilettes, soins de nursing), la formation (DEAES, ADVF…).

En service prestataire : obligations et qualité de service

Les structures doivent disposer d’un agrément (obligatoire pour les actes auprès des publics fragiles). Les intervenants sont salariés, régulièrement formés et encadrés. Les risques liés à l’employeur sont pris en charge, ainsi que la gestion des éventuels accidents. Pour l’usager, c’est une garantie de sécurité et un recours en cas de problème (médiation, remplacement, assurance). L’agrément “Qualité” de la Direccte désigne les prestataires engagés dans la formation continue de leur personnel.

Quelques critères concrets pour choisir la solution qui vous convient

Critère Emploi direct Prestataire
Coût horaire Souvent plus bas Plus élevé
Souplesse Horaires, choix de l’intervenant à 100% Moins de souplesse (plannings service), personne différente parfois
Gestion administrative À la charge de l’employeur Tout est géré
Aide financière (APA, crédit impôt…) Oui Oui
Remplacement en cas d’absence À organiser vous-même Assuré par le service
Relations humaines Continu, souvent avec la même personne Moins assuré selon les plannings
Qualification vérifiée À vérifier vous-même Garanties (agrément, vérification interne)

Focus : des ressources et acteurs dans le Morbihan

  • ADMR Camors-Évellys : 02 97 39 22 08 (pour aide via service prestataire)
  • Cesu URSSAF Bretagne : 0 806 802 378 (pour informations et démarches sur l’emploi direct)
  • Conseil Départemental 56 : service autonomie personnes âgées (pour APA, agrément, accompagnement social)
  • Pôle autonomie santé, Hennebont : informations sur mesures, ateliers, rencontres avec associations

Une formule n’exclut pas l’autre : penser au “mixte”

Enfin, il n’est pas rare de combiner les deux approches. Certaines familles ou personnes âgées choisissent, par exemple, de garder une intervenante “en direct” pour les tâches du quotidien (ménage, courses…) et de passer par un prestataire pour l’accompagnement aux soins ou en complément lors d’une absence. Le tout adapté aux besoins, et à l’évolution des situations avec l’âge.

Qu’il s’agisse d’emploi direct ou de service prestataire, l’essentiel reste le bien-être de la personne accompagnée, la sécurité et la sérénité au quotidien. Prendre le temps de réfléchir, de se renseigner auprès des bons acteurs locaux — et d’adapter la solution dans le temps — est la meilleure porte ouverte vers un accompagnement de qualité à domicile, à Camors comme ailleurs.