Adapter son logement à Camors : quelles solutions pour vivre chez soi le plus longtemps possible ?

30/08/2025

Se préparer à bien vieillir chez soi : une démarche essentielle

Vivre chez soi en toute sécurité et dans de bonnes conditions, c’est l’aspiration de la très grande majorité des personnes qui avancent en âge. Selon l’Ifop, 90 % des Français souhaitent vieillir dans leur logement (Ifop, 2022). Pourtant, nombre d’habitations, y compris à Camors et dans les communes du Morbihan, ne sont pas conçues pour accompagner la perte d’autonomie ou limiter les risques d’accident. Adapter son logement n’est pas seulement une question de confort : c’est souvent une question de santé, de liberté et de dignité.

Les aides financières dédiées aux travaux d’adaptation

Un panel d’aides pour réduire le coût des travaux

De nombreux dispositifs existent pour alléger la facture lorsqu’il s’agit de rendre son logement plus sûr, plus accessible et adapté à ses besoins. Les principaux sont :

  • L’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH) propose MaPrimeAdapt’, une aide pouvant couvrir jusqu’à 50 % du montant des travaux, plafonné à 22 000 €, selon les ressources (ANAH).
  • Le crédit d’impôt pour l’accessibilité permet aux propriétaires et locataires âgés ou en situation de handicap de déduire 25 % des dépenses engagées, dans la limite de 5 000 € pour une personne seule sur 5 ans.
  • Les aides des caisses de retraite complètent parfois l’ANAH. Exemple : la CARSAT Bretagne accorde jusqu’à 3 500 € pour certains travaux chez les retraités du régime général n’ayant pas droit à l’APA.
  • Le Conseil départemental du Morbihan finance via l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) des adaptations ponctuelles pour les personnes en perte d’autonomie.
  • Les aides de la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées) pour les personnes reconnues en situation de handicap.
  • La Caisse d’Allocations Familiales (CAF) via le prêt à l’amélioration de l’habitat (PAH), cumulable sous conditions.

Il existe en outre des aides locales ponctuelles, via certaines communes ou communautés de communes, ou des dispositifs des associations et caisses complémentaires.

Quels travaux privilégier pour rester autonome chez soi ?

L’aménagement d’un logement adapté commence par repérer les danger et identifier les usages quotidiens à sécuriser. Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire, 81 % des chutes des personnes âgées surviennent à domicile (Santé Publique France).

  • Dans la salle de bain : installation d’une douche de plain-pied à la place de la baignoire, barres d’appuis murales, revêtements antidérapants, siège de douche...
  • Dans les toilettes : surélévation des WC, barres d’appui, porte élargie pour un accès facile.
  • Circulation dans la maison : suppression/atténuation des seuils, élargissement des portes, installation de mains courantes dans les couloirs et escaliers, éclairages automatiques dans les lieux de passage.
  • Chambre : lit médicalisé (si besoin), interrupteurs accessibles, tapis antidérapants.
  • Cuisine : plans de travail adaptés, robinetterie à levier, placards accessibles.
  • À l’extérieur : rampe d’accès, sonnette/interphone accessible, éclairage automatique.

L’idéal est de faire réaliser un diagnostic “habitat autonomie” par un professionnel, un ergothérapeute ou un opérateur ANAH pour cibler les priorités.

ANAH et MaPrimeAdapt’ : s’y retrouver dans les démarches d’adaptation

MaPrimeAdapt’ remplace depuis 2024 plusieurs anciens dispositifs d’aide à l’adaptation du logement. Elle concerne les propriétaires occupants, locataires ou bailleurs de logements datant de plus de 15 ans, à condition que le bénéficiaire ait 60 ans ou plus en perte d’autonomie (GIR 1 à 6) ou soit en situation de handicap.

  • Plafond de ressources : le montant dépend du niveau de revenus (modestes ou très modestes, selon les seuils ANAH).
  • Montant de l’aide : jusqu’à 50 % du coût TTC des travaux, aide cumulable avec d’autres dispositifs sous conditions.
  • Quels travaux : doivent être recommandés par une évaluation professionnelle et réalisés par des entreprises certifiées “RGE”.
  • Procédure : la demande se fait en ligne sur la plateforme de l’ANAH ou via un opérateur local d’accompagnement agréé (ex. Soliha, ADIL).

Attention à ne pas commencer les travaux avant d’avoir obtenu l’accord de l’ANAH : toute intervention préalable rend le dossier inéligible à l’aide.

Crédit d’impôt : qui peut en bénéficier et comment ?

Le crédit d’impôt accessibilité est ouvert aux personnes de plus de 60 ans ou en situation de handicap, qu’elles soient propriétaires ou locataires. La condition : faire réaliser les travaux par une entreprise (non en auto-travail) et que ces travaux figurent dans la liste officielle (douche à l’italienne, monte-escalier, barres d'appui, etc.).

  • Taux : 25 % des dépenses TTC, hors main d’œuvre.
  • Plafond : 5 000 € pour une personne seule, 10 000 € pour un couple, sur 5 ans.
  • Justificatifs : facture nominative, attestation d'intervention de l'entreprise.

Le crédit d’impôt est déclaré dans la case dédiée lors de la déclaration annuelle de revenus. Service-Public détaille la liste des travaux concernés.

Aides cumulables : ce que la réglementation permet

Il est possible de cumuler MaPrimeAdapt’ avec les aides des caisses de retraite, de l’APA, ou encore le crédit d’impôt. Mais :

  • Les montants totaux ne peuvent excéder le prix des travaux TTC.
  • La plupart des financeurs exigent d’être informés de la mobilisation d’autres aides (elles seront alors “déduites de l’assiette”).
  • Le cumul avec un prêt à taux zéro ou certaines primes communales est parfois possible, selon le règlement local.

Renseignez-vous en amont auprès des organismes, car chaque dispositif a ses propres modalités.

Monter son dossier d’aide à Camors et alentours : mode d’emploi local

  1. Évaluation des besoins : prendre contact avec un CCAS (Centre communal d’action sociale), une association locale (ex. Soliha 56), ou l’ADIL (Agence départementale d’information sur le logement du Morbihan) pour obtenir un accompagnement à la constitution du dossier et à l’évaluation technique.
  2. Choix des entreprises : solliciter des artisans agréés RGE ou des entreprises du réseau Handibat/Silverbat pour les travaux adaptés.
  3. Dépôt du dossier : sur la plateforme officielle de l’ANAH, ou au guichet local (ex. permanences itinérantes à Pluvigner ou Auray).
  4. Suivi : s’assurer de répondre à toutes les demandes de compléments d’information, avec l’aide de l’opérateur d’accompagnement le cas échéant.

Ne jamais hésiter à demander un accompagnement personnalisé. À Camors, la mairie et le CCAS sont des interlocuteurs directs pour être aiguillé vers les bons partenaires et dispositifs.

Faut-il faire appel à des professionnels agréés ?

Oui : pour prétendre aux aides et crédits d’impôt, il est indispensable de confier les travaux à des professionnels disposant d’un agrément ou d’une qualification reconnue pour les travaux d’accessibilité (RGE, Handibat, Silverbat). Cela :

  • Garantit la conformité des travaux aux critères des financeurs,
  • Sécurise le projet (garantie décennale...),
  • Facilite l’accès aux aides (pièces justificatives le plus souvent transmises directement par le professionnel).

Renseignez-vous auprès de la Mairie de Camors ou consultez le site FAIRE.gouv.fr pour accéder à la liste des artisans agréés dans le Morbihan.

Avance, subvention, prêt : quelles différences ?

  • Une subvention est une somme versée sans obligation de remboursement (c’est l’aide ANAH, l’APA, la majorité des aides caisses de retraite).
  • Une avance est une somme que l’on doit rembourser mais parfois à taux zéro (ex. prêt CAF).
  • Un prêt bancaire peut compléter les aides : le prêt à l'amélioration de l'habitat est proposé par la CAF, l'ADIL ou certaines banques partenaires à des taux bonifiés.

Chaque option répond à une situation différente. En cas de difficulté d’autofinancement, n'hésitez pas à solliciter un conseiller logement.

Délais d’obtention des aides : quel calendrier prévoir ?

  • MaPrimeAdapt’ : compter 2 à 4 mois entre le dépôt du dossier complet et la décision de l’ANAH.
  • Caisses de retraite : en moyenne 1 à 2 mois, selon les périodes d’affluence et la complexité du dossier.
  • APA (Département) : évaluation souvent plus rapide si l’urgence est avérée (1 mois), 2 mois sinon.
  • Prêts CAF/ADIL : 1 à 3 mois, selon la réactivité de l’organisme.
  • Crédit d’impôt : récupéré l’année suivant la dépense, après déclaration.

Il faut donc anticiper au maximum et ne jamais lancer les travaux avant l’accord des financeurs. Certains organismes permettent de déposer une demande “pré-dossier” pour bloquer une place dans la file d’attente.

Comment estimer efficacement le coût réel de ses travaux ?

Le coût d’une adaptation à domicile varie selon l’ampleur du projet, les matériaux et la configuration initiale du logement. Voici les fourchettes de prix constatées en 2023 (source Silvereco.fr) :

  • Douche à l’italienne : 3 000 à 7 000 €
  • Pose d’un monte-escalier : 2 500 à 8 500 €
  • Barres d’appui et mains courantes : 200 à 1 000 €
  • Élargissement d’une porte : 800 à 1 500 €
  • Changement des sols pour antidérapant : 1 000 à 4 000 €
  • Rampe d’accès extérieure : 500 à 4 000 €

Avant d’engager une dépense, il est toujours recommandé de comparer plusieurs devis, de vérifier l’éligibilité des prestations aux aides, et de bien demander si le professionnel fournit les attestations nécessaires.

Vers qui se tourner ? Les accompagnants à Camors et dans le Morbihan

  • CCAS de Camors : information de premier niveau, orientation vers les opérateurs compétents.
  • ADIL 56 : conseils juridiques, financement, montage de dossier.
  • Soliha 56 : opérateur ANAH, diagnostic à domicile, accompagnement sur mesure.
  • CARSAT Bretagne : aides spécifiques aux retraités.
  • Maison du département (Auray ou Pluvigner) : APA, MDPH, aides sociales.
  • Votre pharmacien ou médecin traitant : relais vers des ergothérapeutes de proximité.

Se faire aider dans le montage des dossiers évite bien des erreurs, surtout face à la complexité des dispositifs.

Poursuivre son projet d’aménagement sereinement

Adapter son logement pour bien vieillir chez soi, c’est préparer son avenir mais aussi préserver son autonomie et sa qualité de vie. À Camors comme partout ailleurs, il existe des solutions accessibles à tous les budgets, à condition d’être conseillé et accompagné. Les démarches peuvent sembler complexes ; pourtant, chaque année, plus de 130 000 logements sont adaptés en France (Ministère de la Transition écologique). Le territoire compte de nombreux acteurs compétents pour vous épauler à chaque étape. Anticiper, s’informer et ne pas rester isolé sont les clefs pour profiter pleinement de votre maison, aujourd’hui comme demain.