Téléassistance en pratique : gestes et attitudes à adopter lors d’une alerte

14/08/2025

Comprendre le système de téléassistance et son fonctionnement local

Le principe de la téléassistance est simple : offrir un lien immédiat avec une équipe d’écoute et d’intervention, accessible en permanence via un médaillon, un bracelet ou un boîtier dédié. Dès qu’une alerte est lancée, le signal part vers une plateforme où, à l’autre bout du fil, un professionnel formé répond en quelques secondes. Selon la Fédération française de téléassistance, ce délai moyen ne dépasse pas 30 secondes, même en zone rurale comme Camors ou Pluvigner.

Chaque année, plus de 850 000 foyers français sont équipés d’un dispositif de téléassistance (source : SilverEco.fr, chiffres 2023), et ce chiffre ne cesse de croître, notamment dans les territoires comme le Morbihan, où l’offre s’est diversifiée et adaptée aux besoins réels des habitants.

Comment réagir en cas d'urgence réelle

Quand survient une chute, un malaise, un accident domestique, il faut agir vite, mais sans paniquer. Le geste est simple : presser son bouton d’alerte. Voici les étapes, concrètement, une fois l’alerte donnée :

  1. Rester proche du micro du boîtier : Même à distance, essayez de vous rapprocher du poste ou de répondre (certains dispositifs portables réagissent à la voix).
  2. Décrivez calmement la situation : L’opérateur vous demandera la nature du problème ("Avez-vous chuté ? Avez-vous mal ? Etes-vous conscient(e) ?"). Quelques mots suffisent.
  3. Écoutez les consignes : L’opérateur oriente l’appel selon la gravité. Parfois, il appelle un proche (figurant sur votre liste), parfois les secours (pompiers ou SAMU), parfois les deux.
  4. Ne raccrochez jamais : Tant que vous pouvez parler ou signaler votre présence, restez en ligne. L’équipe suit la situation jusqu’à ce qu’elle soit entièrement gérée.

Selon la Croix-Rouge française, plus de 70% des interventions requises par téléassistance aboutissent à une aide simple de voisin ou d’un proche, preuve que le système fonctionne d’abord grâce à la solidarité locale. Mais la chaîne peut enclencher les secours à tout moment, sans perte de temps.

Face à un déclenchement involontaire : pas de panique !

Un médaillon qui touche une table, un bouton appuyé par mégarde, une fausse manœuvre... Ces situations arrivent régulièrement. Selon le rapport 2022 du Syntec Numérique, plus d’un déclenchement sur deux s’avère non intentionnel, tout particulièrement les premiers mois d’utilisation.

Que faire dans ce cas-là ?

  1. Signalez immédiatement à l’opérateur qu’il s'agit d'une erreur : Dites simplement "Ce n’était pas intentionnel", "Tout va bien", ou un équivalent. L’opérateur comprend votre gêne, il a l’habitude !
  2. Laissez l’appel se terminer : L’opérateur clôt la conversation, inscrit que l’alerte était accidentelle, et vous rassure.
  3. Évitez de culpabiliser : Ces dispositifs sont conçus pour tolérer les erreurs. Aucun reproche, aucune conséquence administrative ou financière ne vous sera adressée pour un "faux positif".
  4. Vérifiez éventuellement le port ou la position de votre appareil : Un ajustement du bracelet ou du médaillon diminue le risque de déclenchements intempestifs.

Quand faut-il vraiment utiliser son bouton d’alerte ?

Beaucoup hési­tent, par pudeur ou crainte d’abuser, à solliciter leur téléassistance. Pourtant, mieux vaut actionner son bouton "pour rien" que de passer à côté d’une aide précieuse. La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande d’utiliser sans hésiter votre dispositif dans ces situations :

  • Chute, même sans blessure apparente
  • Malaise soudain (palpitations, vertige, douleur intense…)
  • Impossibilité de se relever seul(e)
  • Brûlure, saignement, suspicion d’incendie ou fuite de gaz
  • Situation inhabituelle créant une angoisse importante

Un chiffre à retenir : selon Malakoff Humanis, 40% des bénéficiaires se disent rassurés au quotidien simplement par la présence du dispositif, même sans avoir jamais eu à l’utiliser.

Quels sont les interlocuteurs derrière la téléassistance ?

Une question qui revient souvent : qui répond lors d’une alerte ? Ce ne sont ni des robots ni des interlocuteurs anonymes. Les plateformes de téléassistance françaises emploient des professionnels formés à la gestion du stress, à la prévention et au dialogue avec les aînés. La majorité des grandes structures (Mondial Assistance, Présence Verte, etc.) travaillent avec un personnel ayant suivi une spécialisation gérontologique, et sont en lien avec les réseaux locaux d’aide (CCAS, services à domicile, réseau de santé…).

Dans le Morbihan, plusieurs prestataires privilégient la proximité. Par exemple, Vigie56 ou Toutaprès font appel à des intervenants qui connaissent le tissu local, ce qui facilite la rapidité d’action et la coordination avec les professionnels de santé du territoire.

Que se passe-t-il après une intervention ?

Après chaque alerte, même involontaire, un "compte-rendu" est archivé, souvent partagé avec la famille ou les aidants (selon l’accord du bénéficiaire). Ceci permet de surveiller les incidents répétés ou un possible début de fragilité (chutes fréquentes, malaise…).

  • Un suivi peut être proposé, notamment par certaines associations d’aide à domicile partenaires.
  • En cas d’intervention des secours, une visite de contrôle ou un relais vers un service médical est possible (médecin référent, infirmier, etc.).
  • Certains opérateurs proposent un bilan mensuel pour repérer des risques et ajuster l’aide, le cas échéant.

Comment préparer son entourage à la téléassistance ?

Il est essentiel d’impliquer ses proches dès l’installation du dispositif. Expériences de terrain et témoignages montrent qu’une bonne information apaise tout le monde, seniors comme famille. Voici quelques points à aborder :

  • Expliquer le fonctionnement, les démarches en cas d’alerte
  • Désigner, avec le professionnel, les personnes à contacter en priorité (liste à jour !)
  • Former au bon usage du matériel, tester l’appel avec un membre de la famille, lors d’une démonstration
  • Anticiper les situations d’urgence… et dédramatiser les fausses alertes

À noter, selon le Conseil départemental du Morbihan, près de 30% des familles ayant expérimenté une fausse alerte se disent, après coup, plus en confiance avec le dispositif.

Téléassistance, numérique et territoire : quelle adaptation à Camors et dans le Morbihan ?

Dans une commune rurale, la téléassistance doit surmonter un enjeu de taille : assurer la fiabilité du réseau et la rapidité d’intervention. Dans le Morbihan, 90% des zones sont aujourd’hui desservies sans interruption, y compris avec des systèmes GSM qui n’ont plus besoin de ligne fixe. Les associations locales (ADMR, CCAS…) proposent souvent un accompagnement à l’installation, au paramétrage et à la prise en main, avec des permanences spécialement dédiées aux personnes moins à l’aise avec la technologie.

Depuis 2023, la mairie de Camors met à disposition des plaquettes pratiques et organise, deux fois par an, des réunions d’information pour les usagers ou leurs familles (renseignements en mairie ou sur le site camors.fr).

Réflexions pour l’avenir et points-clés à retenir

  • Le dispositif de téléassistance n’est efficace que s’il est bien compris, assumé et utilisé en toute confiance.
  • Déclencher une alerte par erreur n’a aucune gravité. Oser demander de l’aide, même pour ce qui paraît "sans gravité", peut éviter des conséquences plus sérieuses.
  • Les progrès techniques s’accompagnent d’un effort fort de proximité à Camors, ainsi que d’un travail main dans la main entre opérateurs, professionnels de santé et acteurs associatifs.
  • La meilleure sécurité réside dans l’information, la préparation et l’échange entre bénéficiaire, famille et professionnels.

Au-delà du bouton, la téléassistance favorise l’autonomie, le maintien à domicile, et la tranquillité d’esprit – pour soi comme pour ses proches. À Camors comme ailleurs, c’est aujourd’hui un maillon précieux de la chaîne de solidarité.

Pour aller plus loin :

  • Consultez la plateforme SilverEco (silvereco.fr) pour des comparatifs de dispositifs
  • Haute Autorité de Santé – Recommandations sur la prise en charge des situations d’urgence
  • Conseil départemental du Morbihan – Formations, aides financières, installation
  • Localement : ADMR du Morbihan, CCAS de Camors et Pluvigner