Renforcer sa sécurité à domicile : pourquoi la téléassistance n'est qu'une première étape

26/08/2025

Des réalités concrètes pour la sécurité à domicile

Le maintien à domicile séduit de plus en plus de personnes âgées, désireuses de rester dans leur maison, proches de leurs habitudes et de leur environnement familier. Selon l’INSEE, plus de 90 % des Français de 75 ans et plus souhaitent vieillir chez eux (INSEE, 2021). À Camors et dans tout le Morbihan, ce constat se vérifie chaque jour, entre maisons isolées et quartiers résidentiels plus denses. Cette aspiration légitime vient cependant avec une préoccupation partagée : comment rester autonome sans prendre de risques inutiles ?

À ce sujet, la téléassistance s’est imposée comme une solution précieuse. Elle permet d’alerter rapidement en cas de problème (chute, malaise, inquiétude), mais peut-elle tout prévenir ? Suffit-elle à garantir une sécurité totale ? La question mérite d’être posée, d’autant qu’il existe aujourd’hui de nombreux dispositifs, techniques et humains, capables de se compléter judicieusement.

Téléassistance : une aide précieuse mais encadrée

La téléassistance consiste en un service qui, via un bouton d’alerte porté sur soi (bracelet, pendentif), met en relation immédiate avec un plateau de téléopérateurs, capables de prévenir les secours ou un proche. Selon la Fédération Française de la Téléassistance, près d’1,2 million de personnes utilisent ce service en France, et ce chiffre progresse année après année.

Ce dispositif rassure aussi bien les utilisateurs que leurs familles. En cas de chute ou de malaise, la rapidité d’intervention peut faire toute la différence. D’après la Croix-Rouge, chaque minute compte : les complications graves lors d’une chute à domicile sont réduites de 80 % si l’alerte est donnée dans l’heure (Croix-Rouge Française).

  • Points forts : intervention rapide, accessibilité 24h/24, coûts souvent pris partiellement en charge (APA, PCH, caisses de retraite…)
  • Faiblesses à connaître : inefficacité si la personne ne porte pas le dispositif, absence de détection automatique de certaines situations, couverture d’action dépendante du réseau téléphonique ou Internet.

Au-delà du bouton d’alerte : pourquoi compléter la téléassistance ?

Si la téléassistance sécurise, elle ne prévient ni les chutes ni les incidents domestiques. Or, la réalité montre qu’un accident à domicile sur deux survient sans témoin (Sécurité Civile). Il n’est pas rare qu’une personne ne puisse atteindre son bouton d’alerte si elle a perdu connaissance, glissé dans la salle de bain ou qu’elle se trouve à l’extérieur, dans le jardin.

Par ailleurs, la technologie évolue. D’autres risques demandent des réponses spécifiques : cambriolages, incendies, intoxications, accidents de cuisine… Réfléchir à une approche globale, c’est souvent apporter un apaisement supplémentaire au quotidien.

Quels dispositifs complémentaires envisager ?

Les détecteurs automatiques, des alliés silencieux

  • Détecteurs de fumée et de monoxyde de carbone : Obligatoires dans tous les logements français depuis 2015 (service-public.fr), ils évitent de nombreux drames : chaque année, 250 décès sont liés à des incendies domestiques, souvent de nuit. Les seniors sont particulièrement vulnérables face au feu et à l’asphyxie, un détecteur correctement installé sauve des vies.
  • Détecteurs de chute : Ces capteurs portés au poignet ou en ceinture repèrent automatiquement une chute lourde et alertent le plateau de téléassistance, même si la personne ne peut appuyer sur son bouton. Utiles pour les seniors isolés ou à mobilité réduite.
  • Détecteurs d’absence de mouvement : Installés dans les pièces de vie, ils signalent une absence d’activité suspecte (pas de passage devant le capteur pendant plusieurs heures), précieux pour ceux qui ont moins de visites.

La domotique et la maison “intelligente” à portée de main

La domotique regroupe des solutions technologiques simples, adaptables à tous les budgets, permettant de piloter à distance ou de programmer l’ouverture/fermeture de volets, l’éclairage, ou le chauffage. C’est appréciable pour éviter de se déplacer inutilement, mais aussi pour simuler une présence lors d’absences et dissuader d’éventuels intrus.

  • Systèmes de verrouillage à distance des portes (ex : badges, claviers, télécommandes)
  • Éclairages automatisés sur détection de mouvement (espaces extérieurs, couloirs de nuit…)
  • Alerte en cas de fuite d’eau ou de gaz (avec fermeture automatique)

Dans le Morbihan, plusieurs artisans et spécialistes accompagnent désormais l’installation de ce type d’équipements. À noter que l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH) peut financer une partie des adaptations de domicile (anah.fr).

Les systèmes d’alarme et de vidéo-surveillance adaptés

S’équiper d’un système d’alarme n’est pas réservé aux grandes demeures. Beaucoup de seniors installent aujourd’hui des alarmes connectées, très simples d’usage, capables d’alerter en cas d’effraction ou de tentative d’intrusion par une porte ou une fenêtre. Elles peuvent compléter la téléassistance mais n’ont pas la même fonction : ici, c’est la protection contre le risque de cambriolage qui prime.

Quant à la vidéo-surveillance, il s’agit d’une option envisageable pour les maisons particulièrement isolées, ou pour rassurer des proches habitant loin. Elle doit être employée dans le respect de l’intimité de chacun.

Un accompagnement humain essentiel

Aucune technologie ne remplacera la chaleur du lien humain. Les passages réguliers d’un voisin, d’un bénévole, d’un facteur ou d’un professionnel à domicile restent la meilleure prévention contre l’isolement et les risques domestiques. Plusieurs communes du Morbihan ont mis en place des dispositifs de “veille citoyenne” où chacun veille discrètement sur ses voisins âgés.

  • Le passage du facteur “Veiller sur mes parents” (La Poste) permet jusqu’à quatre visites par semaine et un retour d’information à la famille.
  • L’association locale ADMR organise des visites de convivialité, en plus des prestations habituelles (ménage, aide à la toilette…)

À Camors, lors de fortes chaleurs ou de vagues de froid, la mairie invite d’ailleurs à signaler les personnes fragiles afin d’organiser, au besoin, des visites ou un simple appel téléphonique.

Choisir et combiner malin : comment évaluer ses besoins ?

Face à la diversité des solutions, il est important d’effectuer une évaluation personnalisée. L’ergothérapeute, l’assistante sociale ou les équipes des Maisons France Services sont en première ligne pour conseiller gratuitement, sans pression commerciale. Plusieurs critères comptent :

  • Situation de santé et niveau d’autonomie
  • Configuration du logement et environnement (isolé/en ville)
  • Fréquence des visites ou des contacts humains
  • Habitudes et capacité à utiliser les équipements proposés
  • Budget et possibilités de prise en charge financière

Un chiffre marquant : seulement 15 % des personnes âgées équipées de téléassistance disposent aussi de détecteurs de chute selon la DGCS (Direction Générale de la Cohésion Sociale, rapport 2022). Or, l’association des deux fait bondir la capacité d’alerte, notamment la nuit.

Pour les plus connectés, il existe même des applications à installer sur smartphone ou tablette, permettant d’envoyer une alerte localisée par simple pression d’une touche ou en reconnaissance vocale ; mais attention à la compatibilité avec les usages quotidiens.

Des aides financières méconnues pour aller plus loin

Installer plusieurs dispositifs coûte cher, c’est vrai, mais il existe des possibilités d’aides. L’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) octroie, sous conditions, une prise en charge partielle des frais liés à la sécurité à domicile. Les caisses de retraite comme la CNAV, la MSA ou la CARSAT peuvent proposer des aides “Bien Vieillir chez soi”. La MDPH, pour les personnes en situation de handicap, complète aussi ces accompagnements.

N’oublions pas le crédit d’impôt : l’État rembourse 50 % des dépenses liées à certains équipements de sécurité (notamment la téléassistance, sous conditions) (impots.gouv.fr).

Dispositif Aide potentielle Où se renseigner ?
Téléassistance APA, caisses de retraite, crédit d’impôt CCAS, Bretagne Conseil Départemental, France Services, plateforme Malakoff Humanis
Équipements domotiques ANAH, PCH pour handicap, crédit d’impôt ANAH, MDPH, artisans locaux labellisés
Détecteurs de fumée Obligation légale (à vos frais, coût modique) Pompiers, mairie, ADIL 56

Sécuriser son domicile, c’est protéger sa qualité de vie

Camors et les villages du Morbihan ne sont pas à l’abri des petits accidents ou des risques d’isolement. À toute période de la vie, préserver son autonomie et vivre sereinement chez soi demande plus qu’une simple téléassistance. Chaque situation appelle des réponses sur mesure, à adapter à ses besoins, à son logement et à ses envies. Prendre le temps de se faire conseiller, d’associer plusieurs dispositifs, c’est se donner toutes les chances de profiter du plaisir d’être bien chez soi, entouré, et en sécurité.

N’hésitez pas à interroger votre entourage, à vous rapprocher de votre mairie ou des associations locales. Les solutions existent et s’améliorent année après année. Le Bel Âge, c’est aussi cela : choisir la tranquillité d’esprit, tout en restant acteur de son quotidien.