Vieillir chez soi à Camors : bien choisir ses services à la personne

20/06/2025

Des services à la personne aux multiples facettes

Le terme “services à la personne” recouvre une large palette de prestations, essentielles pour bien vivre à domicile. Ces services sont encadrés par la loi et détaillés dans le Code du travail, articles L7231-1 et suivants. Pour les seniors, les services les plus courants sont :

  • Aide à l’entretien du logement : ménage courant, lessive, repassage, petits travaux de jardinage ou de bricolage.
  • Assistance pour les gestes du quotidien : aide à la toilette, à l’habillage, à la mobilité, préparation et aide à la prise des repas.
  • Course et livraison : courses alimentaires, portage de repas à domicile (une prestation très développée en milieu rural dans le Morbihan).
  • Accompagnement extérieur : aide pour aller chez le médecin, la coiffeuse, rendre visite à un proche, ou participer à une activité.
  • Soutien administratif : aide à la gestion du courrier, des factures, des démarches en ligne (d’autant plus utiles quand le numérique n’est pas instinctif).
  • Stimulation sociale : présence attentive, loisirs partagés, jeux, conversation.

D’autres prestations existent : assistance informatique à domicile, sécurité via des systèmes de téléassistance, soins d’esthétique, voire animations culturelles à domicile proposées par certaines associations.

En pratique, près de 40 % des plus de 75 ans vivent à domicile avec l’aide d’un service à la personne au moins une fois par semaine selon la Drees (Les services à la personne, édition 2023).

Identifier et contacter un intervenant reconnu dans le Morbihan

En France, toute prestation de service à la personne doit être soit déclarée, soit agréée par les pouvoirs publics. Dans le Morbihan, la liste des organismes (entreprises ou associations) agréés est tenue à jour sur le site www.servicesalapersonne.gouv.fr (rubrique : Trouver un organisme).

  • Vous pouvez entrer votre commune (Camors ou toute autre du 56) pour voir les structures proches : ADMR (réseau très présent sur le territoire), domiciles services, organismes privés, etc.
  • Le département du Morbihan a également sa propre page dédiée (Aide à domicile sur morbihan.fr), où sont référencés les principaux dispositifs d’accompagnement local.
  • Le CCAS (Centre Communal d’Action Sociale) de Camors, ou les assistants sociaux du secteur, restent de bons interlocuteurs de proximité pour orienter vers des intervenants fiables.

Il existe parfois des associations locales moins visibles sur Internet mais très actives, par exemple, le Relais des Services Publics, ou certaines associations de bénévoles du secteur.

Emploi direct ou recours à un organisme : deux voies à connaître

Le service à la personne peut être assuré via deux grands modes :

  • Emploi direct : vous embauchez vous-même la personne (que vous connaissez éventuellement, ou que vous recrutez), elle est alors votre salariée.
  • Recours à un organisme prestataire : vous passez par une entreprise ou association, qui recrute, encadre et gère l’intervenant – c’est l’organisme qui est l’employeur.

L’emploi direct peut permettre un choix plus “personnalisé”, mais implique de remplir les obligations d’employeur : contrats, fiches de paie, couverture sociale, assurance... Tandis qu’avec un organisme prestataire, tout l’aspect administratif est géré pour vous, et il y a la possibilité de remplacer l’intervenant en cas d’absence.

En 2022, selon la Fédération des particuliers employeurs, près de 1 453 000 particuliers employeurs verse une rémunération à un salarié à domicile, tandis que près de 9000 structures prestataires sont recensées par la Drees.

Payer facilement avec le CESU

Le CESU – Chèque Emploi Service Universel est un moyen de payer et déclarer son salarié à domicile en toute simplicité (www.cesu.urssaf.fr). Il suffit de s’inscrire gratuitement, puis de déclarer les heures effectuées. Les cotisations sociales sont automatiquement prélevées. Le CESU prérempli (distribué par certaines caisses de retraite, mutuelles ou collectivités) fonctionne comme un ticket prépayé.

Il existe également le CESU “tiers payant” qui permet de ne payer que le reste à charge après attribution d’aides (allocation APA, PCH), facilitant la gestion du budget. Le CESU garantit une protection pour le salarié (couverts en cas d’accident de travail, par exemple) et évite toute démarche complexe.

Quels types de dépenses sont déductibles ou remboursables ?

Bonne nouvelle : les dépenses liées aux services à la personne ouvrent droit à un crédit d’impôt de 50 % sur les sommes engagées, dans les limites légales (12 000 € par an maximum de dépenses, majoré selon la situation – plus d’informations sur le site des impôts). Il n’est pas nécessaire d’être imposable pour en bénéficier : le crédit est remboursé si vous ne payez pas d’impôts.

Certaines aides supplémentaires existent :

  • L’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie), versée par le Conseil départemental, qui prend en charge partiellement les frais pour les personnes en perte d’autonomie (dossier à compléter, évaluation à domicile : voir ici).
  • L’aide “CARSAT” ou caisse de retraite, souvent accessible dès 55 ou 60 ans selon les régimes, pour prévenir la perte d’autonomie (“Bien vieillir chez soi”).
  • Les mutuelles et caisses complémentaires proposent parfois des forfaits d’aide ménagère après hospitalisation : se renseigner auprès de sa propre caisse.

Certaines communes et intercommunalités proposent aussi des aides ponctuelles ou ajustent le tarif de la cantine, des repas portés, ou du transport accompagné : chaque mairie du Pays d’Auray, dont Camors, a ses spécificités.

Cumul et multiplicité des services à domicile

Il n’y a pas de limite au cumul de prestations à domicile. Il est donc possible de faire appel à plusieurs services en parallèle : aide ménagère + portage de repas + assistance pour la toilette, par exemple. Cela peut même être recommandé pour ajuster au plus près des besoins réels, qui évoluent parfois d’une saison à l’autre (plus d’aide au jardin au printemps, soutien administratif en période de déclaration d’impôts…).

Chaque service donne droit, séparément, aux avantages fiscaux, dans la limite des plafonds légaux.

Conditions d’accès et critères d’éligibilité

  • Pas d’âge minimum obligatoire : l’accès aux services à la personne ne nécessite pas d’être “âgé” (sauf pour certaines aides financières comme l’APA : dès 60 ans).
  • Pas de condition de ressources pour le crédit d’impôt : toute personne peut y prétendre, y compris les retraités imposables… ou non.
  • Pour les aides spécifiques (comme l’APA), une évaluation du degré d’autonomie déterminera le montant attribué.

Les droits varient selon les caisses de retraite et mutuelles, et selon votre situation de santé et de logement. Bon à savoir : un simple accident ou une convalescence peut ouvrir droit à un soutien temporaire, sur simple certificat médical.

Services à la personne… même sans perte d’autonomie !

Les services à la personne ne se limitent pas à ceux qui ont une perte d’autonomie. Beaucoup d’interventions permettent aussi de préserver son énergie, son moral, ou de soulager le quotidien avant que cela ne devienne indispensable. Les statistiques de la CNSA (Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie) montrent que 60 % des interventions “ménage” chez les seniors concernent des personnes sans dépendance sévère.

  • Jardinage et entretien saisonnier : tonte de pelouse, taille de haie…
  • Petits bricolages : changement d’ampoules, pose de tringles à rideaux...
  • Aide informatique : installation d’imprimante, prise en main de la tablette, accompagnement à la déclaration d’impôts en ligne.
  • Accompagnement à la vie sociale : sorties culturelles, cafés, courses groupées avec d’autres seniors.

Prévenir, entretenir, favoriser la vie sociale, c’est aussi le but de ces services.

Bien sélectionner son intervenant ou son organisme

Quelques conseils simples pour se repérer :

  • Vérifier l’agrément ou la déclaration de l’organisme auprès de la DDETSPP (Direction Départementale de l’Emploi, du Travail et des Solidarités) : cela offre un gage de fiabilité et d’assurance.
  • Privilégier les structures locales comme l’ADMR, Familles rurales, ou les entreprises du secteur, souvent connectées au tissu associatif de Camors et des environs.
  • Poser des questions précises lors du premier contact : formation des intervenants, modalités de remplacement, ponctualité, avis d’autres familles.
  • Demander un devis écrit : les tarifs, les frais annexes, les plages d’intervention doivent être explicités.
  • Rencontrer l’intervenant à l’avance, si possible, pour “sentir” si le courant passe : le ressenti humain, surtout à domicile, reste essentiel.

Des associations d’usagers (comme l’UFC Que Choisir, ou l’UNA – Union Nationale de l’Aide à domicile en milieu rural) publient des guides pratiques et conseils précieux pour faire le bon choix.

Quels droits et devoirs pour l’employeur particulier ?

Si vous employez directement un intervenant à domicile, vous devenez employeur légal. Vos obligations sont importantes :

  1. Contrat de travail obligatoire (même en cas de relations de confiance anciennes), respect des conventions collectives.
  2. Bulletin de paie (édité automatiquement via le site CESU).
  3. Déclaration à l’Urssaf, paiement des cotisations sociales.
  4. Assurance responsabilité civile (à vérifier, parfois incluse dans les contrats habitation).
  5. Respect du droit du travail : durée maximale, congés payés, absence maladie (voir le site du gouvernement pour les grilles salariales et obligations).
  6. Respect de la vie privée et du bien-être de l’intervenant : installation correcte, horaires respectés, matériel adapté.

En passant par une association ou une entreprise, c’est elle qui endosse ces responsabilités.

Pour aller plus loin : anticiper et adapter

Mieux comprendre l’offre de services à la personne, c’est se donner les moyens de prolonger sereinement la vie à domicile. Le Morbihan, territoire rural mais dynamique, propose une palette de solutions en phase avec les réalités des seniors et de leurs familles : prestations souples, aides financières, relais locaux. Que ce soit pour organiser son quotidien, prévoir l’avenir ou s’appuyer sur des professionnels de confiance, chaque situation mérite une réponse adaptée.

N’hésitez pas à solliciter un bilan, à tester différents intervenants, ou à contacter les réseaux associatifs locaux. Un service bien choisi, c’est plus de liberté, de sécurité et de qualité de vie – et chaque petite aide fait toute la différence.

Sources principales : Drees, CNSA, Service-Public.fr, site officiel des Impôts, Fédération des particuliers employeurs, ADMR Bretagne, UNA, UFC Que Choisir.