Du domicile au bout du chemin : ce qui distingue vraiment la téléassistance mobile de la classique

17/08/2025

La téléassistance classique : l’ancrage du domicile

La téléassistance classique est probablement le dispositif le plus connu. Il est né en France dans les années 1980 et a vu son essor amplifier à partir des années 2000. Ce service équipe aujourd’hui plus de 730 000 personnes sur le territoire (source : Fénelon, Fédération Française de la Téléassistance, chiffres 2022).

Son principe reste inchangé : il s’agit généralement d’un boîtier relié à la ligne téléphonique fixe (ou parfois au réseau GSM), installé dans le logement. Le bénéficiaire porte un émetteur (médaillon, montre ou bracelet), qui permet, en cas de chute ou de malaise, d’alerter une centrale d’écoute disponible 24h/24.

  • Usage réservé au domicile : Le signal ne fonctionne généralement que dans un périmètre restreint (30 à 100 mètres autour du boîtier central).
  • Fonctionnement simple : Appui sur un bouton pour contacter l’assistance (dialogue vocal intégré au boîtier).
  • Déclenchement manuel (et parfois automatique) : Certains modèles détectent automatiquement les chutes lourdes, mais pas toutes.
  • Coût mensuel en moyenne : Comptez entre 20 et 35 euros par mois, hors aides potentielles (voir plus bas).

La téléassistance classique s’adresse donc d’abord à celles et ceux dont la vie se déroule prioritairement à l’intérieur du logement. Son avantage ? Elle rassure efficacement contre les risques liés à l’isolement et aux chutes, première cause d’accidents domestiques chez les plus de 65 ans.

La téléassistance mobile : la sécurité sans les murs

Avec l’évolution des modes de vie (promenades, courses, jardinage, sorties associatives…), la téléassistance s’est adaptée. La « version mobile » répond à une problématique très simple : comment sécuriser les personnes âgées non seulement chez elles, mais aussi à l’extérieur ?

Depuis 2015, le développement du GPS, du réseau mobile 4G/5G et des objets connectés a permis de démocratiser la téléassistance mobile. En France, on compte actuellement environ 80 000 abonnés à ces nouveaux dispositifs, en forte hausse ces dernières années (source : SilverEco.fr, 2023).

  • Fonctionne partout : via le réseau mobile (carte SIM intégrée), utilisable à l'extérieur du domicile, dans toute la France et parfois à l'étranger.
  • Localisation GPS : possibilité pour la centrale de situer précisément la personne en cas d’alerte, même loin de chez elle (pratique en forêt, à la plage ou au marché !).
  • Appareil dédié : il s’agit d’un petit boîtier (médaillon, montre, mini-téléphone), indépendant du boîtier principal.
  • Déclenchement manuel ou automatique (chute, perte de verticalité) selon les modèles.
  • Coût mensuel : légèrement supérieur, souvent entre 25 et 50 euros, en raison du forfait mobile intégré.

Concrètement, la téléassistance mobile s’adresse à une population plus active, mais aussi à des personnes isolées vivant en zone rurale — Camors et ses alentours, par exemple — où la proximité des voisins n’est pas toujours garantie et où les sorties hors de la maison sont nécessaires au quotidien.

Comparatif rapide : que choisir selon ses besoins ?

Téléassistance classique Téléassistance mobile
Lieu de couverture Domicile (et extérieurs immédiats du logement) Partout, grâce au réseau mobile
Technologie Réseau téléphonique ou GSM, boîtier central Réseau mobile avec carte SIM + GPS
Déclenchement Manuel (bouton), parfois détecteur de chute Manuel + détection chute, géolocalisation
Public visé Personnes à domicile, mobilité limitée Personnes actives, sorties fréquentes
Prix moyen 20-35€/mois 25-50€/mois

Focus concret : usages et profils les plus concernés

Personnes souhaitant rester autonomes au village

À Camors, selon l’enquête INSEE de 2021, près d’un habitant sur quatre a plus de 60 ans, et une large part d’entre eux continue à gérer seul(e) ses courses, son potager ou à participer à la vie associative locale. La téléassistance mobile devient ici un levier d’autonomie : pour aller au marché de Baud ou se balader à la forêt de Camors, la sécurité personnelle n’est plus confinée entre quatre murs. Cela soulage aussi les proches, qui s’inquiètent souvent des « petits trajets quotidiens ».

Maladies chroniques et risques spécifiques

La téléassistance mobile peut également être particulièrement adaptée dans certaines pathologies :

  • Personnes atteintes d’Alzheimer ou de troubles de la mémoire, qui risquent de se perdre lors d’une sortie (source : France Alzheimer).
  • Seniors souffrant d’épilepsie, diabète, ou maladies cardiaques nécessitant une intervention rapide même en dehors du domicile.

Attention toutefois : dans certains cas de troubles du comportement avancés, il est recommandé de privilégier des solutions couplées à une surveillance familiale ou médico-sociale (avis de l’ANSM, 2022).

Zone blanche et couverture réseau : une vigilance particulière en milieu rural

Point d’attention cependant pour nos terres campagnardes : la téléassistance mobile nécessite une couverture réseau suffisante. Or, près de 5% des foyers bretons pourraient connaître des difficultés, notamment dans les bois ou les zones de lande mal desservies (source : ARCEP, 2023). Avant tout abonnement, testez toujours la qualité du signal mobile à l’endroit où les sorties se font le plus souvent !

Dispositifs et acteurs présents localement

Voici un panorama non exhaustif des opérateurs de téléassistance mobile actifs sur le Morbihan, et leurs particularités :

  • Présence Verte (réseau mutualiste) : offres classiques et mobiles, solutions GPS spécifiquement paramétrées pour la campagne.
  • Filien ADMR : association reconnue, large maillage sur les territoires ruraux, accompagnement humain et installation à domicile.
  • La Poste Téléassistance : offres mobiles dédiées, livraison et suivi par le facteur, souvent rassurant pour les personnes isolées.
  • Allianz Assistance, Vitaris, Assystel : opérateurs privés, souvent disponibles sur tout le territoire à tarifs variables.

N’hésitez pas à vous rapprocher du CLIC de votre secteur (exemple : CLIC du Pays d’Auray) ou du CIAS, qui peuvent faire le point et orienter vers les dispositifs connus localement et agréés. Certaines mairies disposent d’une liste actualisée.

Financement et aides : des solutions pour tous ?

Choisir une solution de téléassistance, surtout mobile, représente un budget. Heureusement, il existe des coups de pouce :

  • APA (Allocation personnalisée d’autonomie) : Prise en charge partielle des frais possible si le besoin est reconnu dans le plan d’aide (plus d’infos sur service-public.fr).
  • Crédit d’impôt de 50% des dépenses, même sans APA, pour la majorité des offres souscrites auprès de prestataires agréés services à la personne.
  • Certaines mutuelles et caisses de retraite proposent aussi des aides au financement, à condition de choisir une solution homologuée.
  • Parfois, les CCAS ou les conseils départementaux lancent ponctuellement des campagnes locales d’équipement à tarif réduit : guettez les informations sur les panneaux communaux ou en mairie de Camors.

Bon à savoir : sur quels critères comparer les offres ?

Le choix d’une solution de téléassistance – mobile ou classique – ne se limite pas qu’au prix. Quelques points à examiner de près :

  1. Zone de couverture assurée (test réseau si mobile)
  2. Simplicité d’utilisation de l’appareil (taille, ergonomie des boutons, facilité à porter…)
  3. Sensibilité des détecteurs de chute : taux de déclenchement/erreurs fausses alarmes ? Selon UFC-Que Choisir, certaines montres connectées peuvent sur-réagir (cf. test 2023)
  4. Réactivité et efficacité de la centrale (temps de réponse, qualité du dialogue, possibilité d’alerter directement les secours…)
  5. Possibilité d’impliquer un proche (notification SMS/email + droit d’accès à la géolocalisation si souhaité)
  6. Conditions de résiliation (prévoyez des offres sans engagement ou avec une période d’essai, indispensable pour juger en toute sérénité !)

Pensez enfin à impliquer la personne concernée dans toutes les étapes du choix : c’est sa vie quotidienne, sa liberté de mouvement, qui sont en jeu. Un accompagnement patient et concret lors de l’installation facilite largement l’acceptation de ces dispositifs, parfois vécus comme un aveu de fragilité.

Pistes pour demain et réflexions locales

La téléassistance évolue vite. Dans les années à venir, on devrait voir émerger des solutions hybrides (domicile + extérieur, interopérables avec les smartphones), ainsi que des objets plus faciles à porter, à l’ergonomie repensée. Les collectivités du Morbihan s’impliquent aussi : à Pontivy, par exemple, le projet « Territoire Bien Vieillir » expérimente des boucles de téléassistance collective pour les personnes résidant dans des hameaux écartés.

La vraie question, au fond : jusqu’où doit-on aller pour rassurer sans surveiller, protéger sans enfermer ? Chaque solution a ses avantages, ses limites et doit s’adapter à la singularité de chaque parcours de vie. Qu’elle soit classique ou mobile, la téléassistance n’est jamais un rempart absolu – mais elle peut offrir un filet, discret ou visible, pour avancer plus librement jour après jour.

Pour aller plus loin ou bénéficier d’un avis personnalisé, n’hésitez pas à solliciter un conseiller autonomie du département, de votre caisse de retraite, ou échanger avec le tissu associatif local (club des aînés, service social de la mairie, réseau APAMAR, etc.).